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If Le Pen got into power


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I have already said in our little maison, Macron being relected is my red line.

We will move if does. I detest this obnoxious little man. I don't think their is a person in France or the world for that matter that he has not upset.

What is this blokes problem ?

MLP...she will only be president for 5 years. I think I can live with that. Just to see what happens. LOL.
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I already live in a town which is controlled by the extreme right.

In its traditonal style the emphasis is on external show (cleaning  façades) and controlling the media (the Town magazine is full of propaganda and half-truths)

and as for  culture he  reaches for his gun...

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I had lunch with my French neighbours yesterday and I asked them who they would vote for in the final run off, Le Pen or Macron. They hate Macron but hate Le Pen more so Macron it is. I think that will be the result next year.

I asked them why they hate Le Pen. Just as I have asked several others The only thing they could say is "she is far right" which is no answer at all.

Le Pen hasn't said she is sending people off to the gas chambers or anything else that can be construed as anti-Jewish or anti anyone come to that yet people persist in this 'far right' nonsense without providing any validy to the nonsense surrounding the term 'far right'!
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It is similar to your use of 'left-wing' as a term of insult.

As for 'anti-Jewish' that existed but has now been replaced by

Aux

élections présidentielles françaises de mai 2017, le Front national,

aujourd’hui Rassemblement national, a montré sa puissance, malgré une

campagne laborieuse de sa présidente Marine Le Pen. Fort de 33,94%, de

huit députés, dont sa présidente Marine Le Pen, et d’un sénateur, il est

devenu un parti important dans la vie politique française – il avait

également une sénatrice au printemps 2018, mais celle-ci a quitté le

parti après avoir été sanctionné pour avoir comparé les migrants aux

nazis et à de la « vermine ». Ce succès découle pour partie de la

stratégie de Marine le Pen, qui a insisté sur le refus de

l’« islamisation de la France », reprenant la thématique théorisée par

la mouvance identitaire depuis le début des années 2000. Cependant,

cette thématique, si elle est développée depuis longtemps par l’extrême

droite, rejoint aujourd’hui les préoccupations d’une partie importante

de l’opinion publique française.

En effet, il

est de plus en plus fréquent de lire ou d’entendre des propos qui font

de l’Autre, l’étranger, le migrant une personne forcément criminelle. Si

ce thème est ancien, la revue Europe-Action, fondée par

l’activiste Dominique Venner dans le sillage de la fin de la guerre

d’Algérie, affirmait déjà que l’immigré algérien était à l’origine des

viols et des agressions alors commises en France, il entre aujourd’hui

en résonance avec les préoccupations d’une partie de l’opinion publique

française.

Le

Rassemblement national conçoit le « peuple français » comme une

ethno-nation, c’est-à-dire comme une entité des personnes d’origine

européenne, de nationalité française et de culture

« pagano-chrétienne ». Mais ce terme renvoie aussi à son autre sens,

c’est-à-dire à la classe ouvrière, ou plus largement aux classes

populaires, précarisées par la mondialisation. Ces catégories sont des

cibles électorales pour ce parti, qui d’ailleurs votent de plus en plus

massivement pour lui. De fait, depuis l’accession de Marine Le Pen à la

tête du Front national, le discours s’est infléchi dans une direction

plus « populiste » : elle ne cesse d’insister sur son rôle de défenseuse

du peuple contre la mondialisation, les délocalisations et les partis

de gouvernement (tant de gauche que de droite) qui l’auraient trahi. Le

« populisme » est une idéologie qui se caractérise par un discours de

défense du « peuple » contre ses « ennemis » : les élites, les

étrangers. Depuis le changement de président, ce

parti cherche à se positionner comme le « parti du peuple », en

s’arrogeant le rôle de porte-parole des classes populaires et des

classes moyennes menacées de déclassement, de paupérisation, et par le

« grand remplacement », c’est-à-dire par une supposée substitution

ethnique et culturelle, les populations européennes étant remplacées par

des populations extra-européennes .

Le mot

populisme est un terme polysémique qui doit être analysé comme une

réaction contre les « élites » du pays, forcément cosmopolites, voire

immigrationnistes, et surtout déconnectées des préoccupations du peuple.

En ce sens, il s’agit de l’utilisation par un parti extrémiste d’un

malaise dans le système représentatif. Ce populisme a été la marque de

fabrique de Jean-Marie Le Pen qui lui a donné ce style si particulier en

France, insistant sur des questions importantes (immigration,

insécurité, chômage, critique de l’Europe, identité – nationale ou

régionale –, etc.) dans un registre provocateur et agressif. Ainsi, dès

1997, il affirmait « Notre alternative est populaire, certains disent

même populiste, et nous n’avons pas honte. Bien au contraire nous en

sommes fiers ».

Le tournant réellement populiste du Front national est à dater de la

chute du système soviétique, provoqué par le renouvellement de sa

sociologie électorale, c’est-à-dire par l’adhésion d’une partie de

l’électorat populaire à ses thèses. En effet, ce parti a commencé à

séduire le monde ouvrier à partir de 1986 (entre 1984 et 1986, la part

de vote ouvrier pour le Front national est passé de 8% à 19%), avant de

l’attirer massivement à compter de 1995.

Le populisme

du Front national, puis aujourd’hui de son successeur le Rassemblement

national, procède d’une révolte contre le partage des acquis sociaux

durement obtenus sur le long terme avec de nouveaux venus – les immigrés

–, estimant qu’ils ne les méritent pas. Il s’agit d’une volonté très

claire de garder les bienfaits de l’État-Providence français pour les

Français de « souche », les Français ethnique (en fait « blancs »). Ce

discours rencontre un grand écho dans les milieux ouvriers déstabilisés

par la concurrence des travailleurs étrangers et l’amenuisement des

ressources de l’État-providence. Cette forme de populisme, de

« populisme néojacobin » pourrions-nous dire, rejette donc la solidarité

entre des membres d’une société disparate, éclatée.

De fait, le

Front national a profité de la volonté d’une partie de l’électorat

français, en particulier des électeurs des classes populaires qui

souhaitent le retour d’une société conservatrice, avec des règles et des

lois fermement appliquées, et une restriction des flux migratoires. Il

s’agit explicitement de mettre en relation la crise du référent de la

lutte des classes, l’adhésion courante dans les milieux populaires aux

valeurs hiérarchiques traditionnelles, selon un schéma utilisé à

l’extrême droite depuis la fin du XIXe siècle, et

l’ethnicisation des problèmes économiques et sociaux. En effet, les

classes populaires, ne sentant pas leurs revendications sociales prises

en compte par les politiques, ont investi dans les années 1990 le champ

idéologique identitaire comme une thématique de compensation, voire

comme une volonté de réduire l’accès au travail, l’emploi se raréfiant.

Ces deux

points ont été cernés tôt et avec acuités par l’extrême droite : ils ont

été largement encouragés dans les années 1980 par ses stratèges comme

Jean-Yves Le Gallou à l’origine, avec Yvan Blot – lui-aussi haut

fonctionnaire –, du concept de « préférence nationale », rebaptisé en

2011 en « priorité nationale », c’est-à-dire de la réservation des

bienfaits de l’État-Providence aux « Français ». Haut-fonctionnaire,

Jean-Yves Le Gallou condamne depuis les années 1970 l’immigration de

masse, qu’il analyse comme une forme de colonisation inversée. En 1985,

il publie un livre-programme, La Préférence nationale. Une réponse à l’immigration

(Paris, Albin Michel). Dès lors, il anticipe les positions identitaires

et soutient l’idée d’une immigration zéro, solution selon lui face à

l’« invasion » que serait l’immigration. Cette évolution populiste a

donc permis au Front national d’investir le rôle de « porte-parole » des

« Français d’en bas », substituant le marqueur identitaire de classe à

celui de race.

Or, cette

idée raciale est très présente chez les militants d’extrême droite,

souvent convaincus de l’existence d’une sorte de plan conçu par les

« élites » de provoquer une substitution ethnique des populations

européenne : c’est ce qu’ils appellent le « grand remplacement ». Cette

idée vient de loin : elle a été développée dans les années 1950 par les

milieux néonazis. Longtemps confinée dans les milieux néonazis et/ou

suprémacistes blancs, elle se retrouve aujourd’hui dans la mouvance

identitaire dont certains cadres ont investi le Front national.

L’objectif supposé de ces élites, vues par ces militants comme

foncièrement immigrationnistes, serait de mettre en place un

« génocide » lent des populations européennes. De fait, les différentes

extrêmes droites occidentales s’inquiètent de l’avenir de la « race

blanche » et combattent les politiques migratoires, qui seraient des

sources de chaos social et de déclin civilisationnel, voire génétique,

par le métissage.

L’électorat

d’extrême droite, suivi par une partie de l’opinion publique française,

exprime une volonté de repli « entre soi », provoquée par la

mondialisation néolibérale, entre « mêmes » qui s’articule avec un rejet

de l’« Autre » . Ce sentiment

communautaire/affinitaire, pouvait être contenu, jusqu’au milieu des

années 1980, par les partis et syndicats ouvriers et transcendé par un

discours politique. Depuis cette époque, ce n’est plus le cas, et le

« sens commun » partagé par ces classes populaires en crise d’identité,

du fait de l’effacement de ses repères traditionnels, notamment produit

par le monde du travail, fait que la qualité de « français » s’est

substitué à l’ancienne qualification « d’ouvrier ». De ce fait,

certains, au sein de ce parti, prônent un « nationalisme social ».

Si le Front

national a beaucoup insisté sur les réponses économiques et politiques à

donner à la mondialisation, il n’en reste pas moins qu’il a aussi

intégré, à l’instar des autres partis populistes européens, la

thématique identitaire, surtout depuis l’entrée massive d’Identitaires

au sein de ce parti à compter des années 2015/2016. Cette thématique ne

fait que reprendre un sentiment diffus au sein de la population

française dès la décennie précédente : des témoignages de Français

exprimaient la sensation d’être exilé chez soi. En effet, la visibilité

de l’islam à compter des années 1980 a bousculé les habitudes de la

population française par le port du voile, par l’essor de la

consommation de produits halal ou par la multiplication des lieux de

culte. Longtemps confiné à l’extrême droite, ces critiques ont trouvé un

écho dans l’opinion publique à la fin des années 1990 : les musulmans

seraient incapables de s’intégrer, d’accepter les valeurs de la

civilisation européenne… Et surtout, l’islam serait un danger pour les

valeurs libérales françaises : la laïcité, le droit des femmes, le droit

à l’avortement, la liberté de mœurs, etc.

La

visibilité grandissante de l’islamisme à partir du 11 septembre 2001 a

permis aux partis populistes et identitaires de concentrer leurs

attaques sur le danger musulman, l’islam étant assimilé non seulement

une religion obscurantiste, mais également à une religion fanatique et

expansionniste. Aujourd’hui, ce rejet entre en résonance avec les

préoccupations des opinions publiques européennes, non pas suite aux

attentats perpétrés depuis 2013 par Daesh, mais dès le 11 septembre

2001. Les militants d’extrême droite et une partie de l’opinion publique

française sont persuadés que les islamistes ont déclaré la guerre à

l’Occident : par attentats évidemment, mais aussi par une « colonisation

inversée » à la fois culturelle et ethnique.

En outre,

les flux migratoires de ces dernières années, venant du monde

arabo-musulman (Proche et Moyen Orient, Afrique) sont vus comme une

menace : il s’agirait d’une politique délibérée de partisans d’un projet

mondialiste pour remplacer les populations européennes, au sens

ethnique du terme, par des populations extra-européennes de confession

musulmane. L’un des promoteurs de cette idée est le théoricien

identitaire français Guillaume Faye, auteur en 1995 d’un ouvrage

intitulé La Colonisation de l’Europe. Discours vrai sur l’immigration et l’islam

(Paris, L’Aencre). Le rejet de la nourriture halal participe de ce

refus d’une supposée islamisation de la France. Ainsi, en 2012, le Front

national a porté plainte auprès du Procureur de la république de

Nanterre pour tromperie sur la marchandise parce que les Français

consommeraient de la viande halal sans le savoir.

Concrètement,

à l’extrême droite, le combat contre l’islam s’est superposé au rejet

des immigrés. Cela est particulièrement flagrant avec Marine Le Pen. La

critique est passée du biologique au culturel : l’immigré est rejeté non

plus au nom d’arguments raciaux, mais dorénavant au nom d’arguments

civilisationnels (incompatibilité supposée de la culture/civilisation

arabo-musulmane à la culture/civilisation européenne/occidentale).

Ainsi, elle s’est attaquée aux prières de rue, à ce qu’elle appelle les

« mosquées cathédrales » et aux produits halal, expressions selon elle

de l’incapacité des arabo-musulmans à s’intégrer. Toutefois, il est

important de préciser qu’une partie de cette thématique antimusulmane

n’est pas propre au Front national. Elle provient du Bloc identitaire,

devenu en 2017 Les Identitaires.

En effet, la

critique du halal et des prières de rue sont des thèmes qui proviennent

de la nébuleuse identitaire, que le Front a repris après la campagne

dite « saucisson pinard », organisée par le Bloc identitaire à l’été

2010. L’objectif premier de cette opération était de dénoncer

l’occupation de l’espace public par des croyants musulmans. Il

s’agissait de montrer d’une manière provocatrice le phénomène des

prières de rue dans le quartier parisien de La Goutte d’Or, notamment

autour de la rue Myrrha. La condamnation de l’islam y était associée à

une défense des produits de « nos terroirs » : le vin et les produits

charcutiers. Cette thématique a été reprise par Marine Le Pen : aux

journées d’été de son parti en 2011, l’alors nouvelle présidente

frontiste a déclaré que « l’arrivée massive, en un temps très bref,

vingt ou trente ans, de femmes et d’hommes ayant pour une très grande

majorité une culture très différente de la nôtre rend toute assimilation

inopérante, voire impossible ».

Dès lors,

ces formations centrèrent l’essentiel de leur stratégie, de

communication et de leurs actions, sur la dénonciation du danger

représenté par l’islam, ce thème présentant un fort potentiel de

mobilisation. Ce refus d’une supposée islamisation de la France est

conçu par certains militants d’extrême droite comme un acte de

résistance dans le cadre d’une « guerre ethnique » de colonisation,

cette problématique étant effective dès avant le 11 septembre 2001, en

particulier dans La Colonisation de l’Europe, ouvrage

largement diffusé, lu et commenté dans les milieux radicaux : l’Europe

serait soumise à une colonisation afro-maghrébine ; les viols

collectifs, les « tournantes », qui faisaient la une de l’actualité dans

les années 2000 seraient des opérations d’« épuration ethnique », et il

faudrait enclencher une seconde « Reconquista » pour reconquérir

ces territoires perdus. Pour cela, les théoriciens les plus radicaux

souhaitent organiser l’alliance du monde blanc, en fait une alliance des

groupuscules les plus identitaires.

Ce discours

était déjà présent au sein du Front national, avec les positions

défendues par Bruno Mégret. Dès 1989, lorsque nous sommes à la fin de la

Guerre froide et que le Front national passe de l’anticommunisme au

populisme, il lançait une revue doctrinale intitulée Identité,

considérant que la chute des régimes communistes entérinait un

basculement géopolitique. Il affirmait que « l’affrontement politique

principal n’est plus celui du socialisme marxiste contre le capitalisme

libéral », mais « celui des tenants du cosmopolitisme contre les

défenseurs des valeurs identitaires »

Le discours idéologique frontiste se radicalise alors et insiste sur

les premières affaires du foulard musulman dans l’espace public, en

particulier à Épinal et à Creil.

Dans Identité,

Bruno Mégret condamne déjà la « volonté de déracinement ethnique,

volonté de métissage culturel » du « système », qui utiliserait

l’immigration pour assurer une « colonisation » de la France par un

islam conquérant. Ce discours complète utilement les thèses de Le Gallou

sur la « préférence nationale ». Le Front national se présente

dorénavant tel le parti de la « Résistance » à l’islamisation de la

France. Surtout, Mégret se radicalise dans une optique identitaire : en

1991, il fait connaître ses « 50 propositions sur l’immigration » dans

lesquels il propose une vague de dénaturalisation au motif que

l’identité française serait liée au sang. Malgré l’échec de la scission

mégretiste en 1999, la stratégie d’édulcoration/reformulation de Mégret

sera intégrée intellectuellement par plusieurs personnes qui le

suivront, mais qui retournèrent plus tard au Front national, tel Nicolas

Bay, aujourd’hui vice-président du Rassemblement national. De fait,

nous retrouvons plusieurs mégrétistes dans l’entourage proche de Marine

Le Pen (Philippe Olivier, Bruno Bilde, Steeve Briois, etc.).

L’exaltation

identitaire est politiquement porteuse à compter des années 1990. Elle

envahit les extrêmes droites car elle permet d’exprimer très

différemment, par le « respect des identités », le rejet des métissages

biologiques et culturels. Cet ethnodifférentialisme, sous ses

différentes variantes (extrême ou subtil), se retrouve, au début des

années 2000, dans les discours des mouvements dits « identitaires » et

du FN. En effet, pour ce parti l’islam est une religion agressive dont

le but serait la soumission culturelle et politique de l’Europe, en

particulier de la France, au multiculturalisme. Ce dernier serait imposé

par des élites « immigrationnistes ». Pour l’extrême droite, l’objectif

de cette politique, vue comme irresponsable, serait l’imposition de

« dhimmitude » par l’islam – par nature totalitaire et conquérant, c’est

un leitmotiv chez eux. Cette peur est associée à l’idée que cette

religion serait en passe de devenir numériquement majoritaire en France,

par le biais d’une immigration de peuplement de populations musulmanes.

Cette reprise du thème de l’« Eurabia » de l’essayiste britannique Bat

Ye’Or (Gisèle Littmann) est l’une des bases du discours

national-populiste européen, mais surtout une théorie du complot

analysant l’histoire contemporaine au prisme d’une mythique alliance

conspirationniste au profit de l’islam politique. Le parti reste donc

viscéralement opposé à l’immigration.

Parallèlement

à ce discours altérophobe, le Front national a également beaucoup

insisté sur le discours économique depuis quelques années, en

particulier sur la désindustrialisation de la France. Cependant, dans ce

domaine, le Front national revient de loin. En effet, dans les années

1980, Jean-Marie Le Pen se présentait comme le « Reagan français » et

prônait, au niveau économique, une politique ultralibérale. En 2007, le

programme du Front était encore très libéral. Jusqu’à une date récente,

ce parti a brillé par son absence dans toutes les luttes sociales… Le

tournant ne s’est fait qu’après, aux alentours de 2010. Son évolution

dans ce domaine est liée à l’évolution sociologique de son électorat qui

passe d’une bourgeoisie conservatrice, très « vieille France » à un

électorat populaire, favorable à un volontarisme économique. La

« préférence nationale » est rebaptisée « patriotisme social » par

Marine Le Pen, qui se présente comme la défenseuse des services publics

contre les ravages de la mondialisation. Ce thème a été d’autant plus

efficace que la désindustrialisation s’inscrivait dans une

déconstruction globale des sociétés des démocraties de marché.

Contrairement

à plusieurs partis populistes européens, le Front national préfère

défendre la laïcité, ou du moins une conception particulière de la

laïcité que le sociologue de la laïcité Jean Baubérot appelle la

« laïcité falsifiée », au détriment de la défense du christianisme

« classique » de l’extrême droite. Ainsi, Marine Le Pen souhaite

inscrire dans la Constitution la non-reconnaissance des communautés,

sous-entendu « communautés religieuses ». Cela était l’un de ses thèmes

de campagne lors des présidentielles de 2012. Cette stratégie lui permet

d’échapper en outre à l’accusation de xénophobie. Cette particularité

se retrouve dans d’autres formations politiques extrémistes de droite,

telles Les Identitaires. À l’instar de ces groupuscules, c’est au nom de

la défense de ces mœurs occidentales, et « libérales », qu’elle

condamne l’islam, supposé être par essence obscurantiste, réactionnaire,

rétrograde et machiste. Des études ont d’ailleurs montré que de jeunes

militants homosexuels ont rejoint ce mouvement se sentant menacés par

l’homophobie des jeunes d’origine arabo-musulmane.

Ces nouveaux

militants ont échangé le vieux discours extrémiste de droite par un

autre, ouvertement antimusulman. Ces nouveaux militants sont rejoints

dans ce domaine par tous ceux qui se sentent « agressés » par la

présence de l’islam en France. Surtout, ces positions des nouveaux

électeurs du Front national, puis du Rassemblement national,

correspondent au nouveau discours, soigneusement républicanisé et

laïcisé, de la présidente du Front national, mais il est évident que

cette rhétorique n’est qu’un paravent au rejet de l’islam et des

musulmans, même si celle-ci prend soin de toujours distinguer la

religion musulmane des dérives fondamentalistes.

Toutefois,

cette nuance n’est toujours pas comprise par certains militants qui font

preuve d’un discours ouvertement raciste assumé. Nous pouvons donc

légitimement nous demander si le recours à la laïcité est une réelle

évolution discursive du Rassemblement national ou un simple artifice

substituant la rhétorique anti-islam au discours anti-immigrés des

décennies précédentes. Les propos de Marine Le Pen, énoncés dans un

entretien paru dans Le Monde du 21 septembre 2012,

montrent ouvertement que sa laïcité cible la religion musulmane : « Je

réitère qu’un certain nombre de territoires, de plus en plus nombreux,

sont soumis à des lois religieuses qui se substituent aux lois de la

République. Oui, il y a occupation et il y a occupation illégale.

J’entends de plus en plus de témoignages sur le fait que, dans certains

quartiers, il ne fait pas bon être femme, ni homosexuel, ni juif, ni

même français ou blanc »

Cette

référence à un islam fondamentalement hostile renvoie également à une

vieille thématique frontiste, persistante dans le temps : celle de

l’ennemi intérieur, cinquième colonne d’un « parti de l’étranger ».

Toutefois, entre les premières années du Front national et aujourd’hui,

cet ennemi intérieur a changé : nous sommes passés du péril communiste

au péril musulman.

Le

glissement vers la défense de la laïcité et de la République est aussi

une façon de se donner une nouvelle image. Pour cela, le Rassemblement

national mariniste s’est inspiré des partis populistes du nord de

l’Europe pour faire glisser son discours de la stigmatisation des

immigrés au rejet de l’islam. Cela permet d’édulcorer un discours tout

en continuant à rejeter l’Autre, et de lier in fine rejet de

l’islam et dénonciation de l’immigration vue comme une

contre-colonisation islamique. Comme l’indique Nicolas Lebourg :

« Surtout, ce qui est dénoncé derrière « l’islamisation » de la France

n’a que peu à voir avec l’islam mais beaucoup avec l’état de nos

sociétés atomisés socialement, culturellement, économiquement, où chacun

se fait sa vision solitaire du monde en hybridant des normes et idées

éparses Le rejet de l’islam promet de réunifier un espace national

présenté comme disloqué en cités de non-droits et en communautés au bord

de la sécession.

L’évolution discursive du

Front national est d’autant plus cohérente qu’elle s’appuie sur des

argumentaires libéraux, ce qui aurait tendance à confirmer sa mutation,

l’extrême droite refusant l’héritage libéral des Lumières : défense des

droits des individus, des segments sociaux (femmes, gays, juifs, censés

devoir être défendus face à cette tentative d’islamisation),

s’inscrivant ainsi non pas dans le « politiquement incorrect »

revendiqué mais nettement dans le discours dominant à laquelle

l’altérophobie offre une version radicalisée.

Le retour de l’État, la

critique du libéralisme économique, la référence à la République,

référence de plus en plus importante pour le Front National à compter de

la fin des années 1990, la référence à la Résistance, aux hussards

noirs de la République, la laïcité, etc. font du Front national, pour

une partie de la population, « le plus laïc » des partis, avec une

islamophobie assumée, qui plaît à son électorat. Mais surtout, ce parti,

à l’instar des autres tendances de l’extrême droite (et aussi à

l’instar des autres partis nationaux-populistes européens), ne voit dans

l’islam que les extrémistes ; les deux se confortant par le biais d’une

construction en miroir qui les radicalisent et les renforcent

mutuellement. Nous sommes donc d’une certaine façon dans une logique de

guerre, à laquelle l’opinion publique est aujourd’hui sensible,

malheureusement. Le rejet de l’islam est le point commun, le point de

ralliement de toutes les formations extrémistes de droite françaises,

ayant intégré à la fois le « choc des civilisations » et la quête

identitaire.

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The way I see it, even those that are not extreme right in their beliefs often vote for Le Pen in the first round, to "exprimer leur ras-le-bol", and then vote for whoever they dislike least in the second round. This time around there may be enough Le Pen votes for her to actually get in on the first round.
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The way I see it, even those that are not extreme right in their beliefs often vote for Le Pen in the first round.

Presumably then you don't think MLP is extreme right? No one has yet to explain what 'extreme right' actually means in terms of policy; or anything else come to that!

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Anyone who can live in a barrel, beg and gain a worldwide reputation as a philosopher though in Greek must have some intelligence, no?

He will doubtless reply when he has finished lunch, afternoon nap, afternoon tea and cakes and eyed up the dolly birds passing by.

Googling is up to the reader. But that text is not difficult to read at all though maybe a bit verbose.
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Googling is up to the reader. But that text is not difficult to read at all though maybe a bit verbose

You are right it's not difficult to read at all bile usually isn't! It would help if the source was named. I doubt it was Le monde!!!
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@ ken

I tactfully insult people...or just put them back in their box.

Brits with French citizenship and who pretend they 'dream' in French do my head in.

We have all met them. And they do 'do' your head in. Not the best types to invite around for a barbacue.

I have a vote !

I won't make the same mistake next time.
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ALBOF

I tactfully insult people...or just put them back in their box.

I think your post should have been aimed at Betise, not me!

But you are right about pompous people. I really can't think anyone enjoys them.

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